lundi 25 mai 2009

Compte-rendu de la visite au Centre Régional de Transfusion Sanguine de Ouagadougou jeudi 26 mars 2009

Le 26 mars 2009, la classe de 3ème 1 a effectué une sortie pédagogique au Centre Régional de Transfusion Sanguine de Ouagadougou. Cette sortie s'inscrit dans la cadre du chapitre de SVT « Responsabilité humaine et santé ». Nous avons suivi le cheminement du sang, accompagnés par le docteur Diallo, médecin responsable de la collecte, par la docteur Koumaré, pharmacienne responsable du laboratoire et par d'autres agents de santé du CRTS.

L'accueil:

C'est à l'accueil que l'on s'inscrit pour devenir donneur. On attribue au donneur un numéro qui lui est propre et unique.

Puis le donneur entre dans une salle seul avec un médecin pour un entretien. Là on le rassure, on lui pose des questions pour vérifier qu'il est apte à donner son sang, que tout va bien. Il faut avoir notamment entre 18 et 60 ans et peser plus de 50 kg.
L'entretien est primordial pour la sécurité des receveurs. Les questions étant parfois un peu personnelles, tout cela se passe dans la plus totale confidentialité. Le donneur doit être franc, car si un don peut sauver une vie, un sang contaminé peut tuer ou transmettre des maladies. En effet, les moyens technologiques actuels ne peuvent pas encore détecter les anticorps responsables de certaines maladies infectieuses comme le SIDA avant plusieurs semaines d'infection. Ne pouvant vérifier les réponses du donneur, le don du sang est donc essentiellement basé sur la confiance.

Si le donneur présente les qualités requises et répond aux normes du questionnaire alors il passe en salle de prélèvement.

La salle de prélèvement:

Le médecin a déterminé la quantité de sang que peut donner le donneur (450 mL maximum). Le donneur est ensuite installé sur le fauteuil de prélèvement. L'agent de santé désinfecte la peau où l'aiguille va être placée. Tout le matériel utilisé pour piquer, prélever et conserver le sang est à usage unique afin d'éviter toute contamination du donneur et du receveur.
Le médecin lui place le garrot, lui donne une boule déstressante à tenir dans la main et place l'aiguille de prélèvement dans la veine. Le prélèvement peut commencer. Il va durer entre 3 et 6 minutes. Le sang est prélevé dans des poches. Il existe deux sortes de poches: les poches doubles et les poches triples, pour pouvoir séparer le plasma, les globules, les plaquettes selon les besoins. Ces poches contiennent de l'anticoagulant. On extrait un peu de sang que l'agent de santé met dans deux tubes:
 le tube rouge qui va en sérologie pour chercher à savoir si le donneur a été en contact avec des agents pathogènes.
 le tube violet qui va en immuno-hématologie pour déterminer le rhésus et le groupe sanguin du donneur (et tout cela sous anonymat).

Un nouveau code-barre est attribué à chaque don (poches et tubes). Le code-barre suivra le don jusqu'à ce qu'il soit utilisé pour une transfusion.

L'après-don pour le donneur:

Après le don, le donneur a droit à une collation pour éviter tout malaise et pour les remercier car les dons de sang ne sont pas rémunérés. Le sang du donneur mettra 8 semaine à se renouveler. Un homme peut donner son sang 4 fois par an, et une femme 3 fois.
Les résultats des analyses parviennent au donneur 3 semaines après le don.

Analyses des échantillons de sang prélevés:

 Sérologie (tube rouge)
Des techniciens étudient le sang afin d'éliminer tout risque de contamination du receveur par d'éventuels micro-organismes du donneur. On procède alors à une batterie de tests sur des maladies virales (VIH, hépatite B, hépatite C) et bactérienne (syphilis). Pour savoir si le sang n'est pas contaminé, on recherche la présence d'anticorps dans le sérum. Si le sérum contient des anticorps il est dit « séropositif » donc le sang est contaminé. S'il n'en contient pas, le sang est dit « séronégatif » et le sang n'est pas contaminé. L'anonymat par rapport au donneur est resté complet car les tubes sont tous étiquetés et munis de codes-barres.

Immuno-hématologie (tube violet)
C'est ici qu'on examine le sang pour déterminer son groupe sanguin. La principale utilité est d'éviter l'agglutination du sang lors des transfusions.
On laisse reposer le sang pour séparer le sérum et les globules rouges.
Tout d'abord 3 gouttes de sérum et 4 gouttes de globules rouges sont mis sur un plateau. Ensuite des produits sont mélangés aux gouttes. Le premier échantillon de globules est mélangé avec des anticorps anti-A, le second avec des anticorps anti-B, les troisième avec des anticorps anti-AB et le quatrième avec des anticorps anti-Rhésus (D). Selon les agglutinations on peut déduire le groupe sanguin du donneur. Après les mêmes opérations sont faites au sérum mais avec des antigènes. Ces deux tests sont complémentaires.


Stockage ou incinération?

Après avoir pris le sang du donneur, la poche de sang est transférée dans la partie « séparation ». Les infirmiers chargés de la séparation ne savent rien du donneur ni du sang. On place les poches dans une centrifugeuse pour séparer les différents constituants: les cellules sanguines sédimentent au fond de la poche, le plasma est au-dessus. Le plasma est transféré dans la poche prévue à cet effet (cas des poches doubles que nous avons pu observer).
En attendant le résultat des analyses, ces constituants sont conservés dans des réfrigérateurs à 4-5°C pour les hématies (jusqu'à 35 jours), dans des congélateurs à -28 /-31 °C pour le plasma (jusqu'à plusieurs mois).
Si le sang est contaminé, tous les constituants prélevés sont immédiatement détruits par incinération.


A la suite de la visite nous avons vu un « C'est pas sorcier » sur le don de sang et on a pu remarqué qu'en France cela se passait comme à Ouagadougou, sauf qu'il y a des technologies nouvelles qui sont utilisées. Par exemple en France, on peut prélever uniquement les plaquettes du donneur et lui renvoyer le reste du sang. Ce n'est pas encore possible à Ouagadougou.

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