lundi 16 novembre 2009
Les élèves de seconde 1 explorent le cinéma d'animation.
Mais où sont donc les élèves de 2°1 en cette après-midi du 23 octobre ? Ils se sont offert une escapade dans l'univers des films d'animation... La séance a lieu dans la salle de conférence du lycée en présence de l'équipe qui s'est déplacée pour nous : ingénieur du son , réalisateur , doublage voix et bien sûr l'organisatrice du festival , Madame Monica Blanc-Gomez .
Le cinéma d'animation demeure trop peu connu du grand public . Sachez tout d'abord qu'il faut vingt-quatre images pour obtenir UNE seconde de film et que 9580 dessins sont nécessaires pour 6 minutes et 20 secondes de projection, ce qui équivaut à sept mois de travail. Les images peuvent être dessinées , peintes , photographiées ou numérisées .
Le film le plus efficace:
« Ma voisine et moi »: Coloré et gai , il réussit à transmettre en cinq minutes des conseils essentiels pour la sauvegarde de notre environnement ! Original grâce au parallélisme entre les vies de deux voisines en pâte à modeler qui reprennent la fable de la Cigale et la Fourmi. D'un côté , la fourmi écolo et citoyenne qui pratique les économies d'énergie , de l'autre la cigale qui gaspille l'électricité .On en ressort convaincu et amusé
Le plus drôle :
« L'eau , c'est la vie » : En dépit de son titre un peu banal et peu accrocheur , il est plein d'humour et d'impertinence . Il met en scène deux écoliers de la brousse, une fillette mossi et un petit garçon samo qui sont des parents à plaisanteries .Le film joue sur cette relation pour dissuader d'utiliser l'eau des marigots .Les passages qui pourraient sembler un peu choquants dans un texte deviennent cocasses et efficaces par le biais du film d'animation.
Le plus ennuyeux (et de loin! )
« Mon image Zaîre » : Une image que l'on n'a pas envie de garder ! Dessiné au crayon,avec trop de professionalisme peut-être, ce documentaire un peu prétentieux sur les traditions africaines ne possède ni continuité ni structure nette: Le film est une interminable succession de chants et de danses mais la tonalité trop sombre semble peu adaptée au sujet .
Le film le plus émouvant :
« Leïla »: Réalisé par les élèves de dix ans d'une école burkinabée à l'aide d'ombres chinoises , il sensibilise avec beaucoup de poésie à l'esclavage des petites bonnes . Echangée contre un sac de mil , Leïla sera utilisée comme esclave jusqu'au moment où elle sera libérée et retournera chez ses parents .
Et , à l'unanimité , notre coup de coeur:
Pirogues
Si un court métrage a surpassé tous les autres , de l'avis de toute la classe , c'est bien « Pirogues », d'Alice Bohl .
Cette histoire d'amour entre un africain sans papiers et une européenne aborde tous les problèmes de la mixité , de l'absence et de la séparation.La situation douloureuse et adoucie par des dessins en noir et blanc qui apportent une touche poétique d'une infinie mélancolie. Les images en perpétuelle évolution donnent un rythme très vivant à cette histoire si simple: La rame de métro qui sépare les amants devient progressivement un avion qui atterrit dans le pays de l'homme expulsé , des photos se transforment en passeports et en papiers d'identité. A un moment les embarcations avancent à contre-courant et reviennent à leur point de départ , évoquant ainsi les clandestins qui sont expulsés mais reviennent encore et toujours.
Presque pas de dialogues , ce qui concentre l'action sur les dessins et les couleurs qui offrent une large palette du noir au blanc en passant par des dégradés de gris .
En tant qu'élèves d'un lycée français en Afrique , c'est-à-dire proches des deux cultures , nous avons été particulièrement touchés par ce sujet.
Un montage magnifique , une musique envoûtante , des personnages émouvants : MERVEILLEUX !
Merci à Monica Blanc-Gomez et à ses collaborateurs de nous avoir si bien rappelé la formule de Paul Grimault:
« Un film n'est jamais terminé . C'est dans l'esprit du spectateur qu'il poursuit son chemin. »
1 commentaire:
Bonjour, je suis la réalisatrice de Pirogues et votre article me touche beaucoup!!! Merci, je suis vraiment très heureuse que le film vive à Ouagadougou et vous parle. Ce film est dédié à la fois aux Africains et aux Européens donc votre regard m'importe beaucoup.
Je vous souhaite une très bonne année!
Alice Bohl
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